Des médecins ont réussi pour la première fois en France à soigner un patient par «dénervation rénale».
Pourra-t-on un jour guérir l'hypertension artérielle (HTA) par un «petit» acte en radiologie interventionnelle, et éviter les médicaments à vie ? Le mois dernier, des médecins de l'hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, ont réussi pour la première fois en France à soigner un patient par «dénervation rénale», ouvrant la voie à des traitements innovants. Près de 25 % des personnes atteintes d'HTA, malgré un traitement bien conduit, ont un niveau de tension trop élevé qui les expose aux risques d'infarctus ou d'attaques cérébrales… Après un bilan recherchant une cause rare d'HTA ou une mauvaise observance thérapeutique, les médecins se lancent dans une surenchère de médicaments pas forcément efficaces ni dénués d'effets secondaires. Dans ce contexte, une nouvelle technique qui vise à diminuer l'activité du nerf sympathique rénal a été développée. Ce procédé est en cours d'évaluation dans un essai international en France, Allemagne, Australie, Belgique, Pologne et États-Unis. «On ne s'adresse actuellement qu'aux patients souffrant d'hypertension résistante, c'est-à-dire avec un niveau de tension supérieur à 14/9, malgré une association thérapeutique de trois médicaments comprenant un diurétique», explique le professeur Michel Azizi, de l'hôpital Pompidou, qui a réalisé l'intervention avec le Pr Marc Sapoval. Par un cathéter, une sonde de radiofréquence est introduite dans les artères rénales pour détruire le nerf sympathique rénal par des ondes de basses fréquences. La procédure, sous anesthésie locale, dure une heure. Le premier patient en France va bien et a amélioré son niveau tensionnel. Les résultats définitifs seront appréciés au bout de six mois. Dans le monde, 50 malades ont bénéficié du procédé, avec une réduction de leur tension sans effet secondaire important.
Dr Martine Perez
Source: lefigaro.fr
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