Tamiflu

Nom commercial : TAMIFLU

Présentation :
- Gélules (jaunes : 30 mg ; grises : 45 mg ; jaunes et grises : 75 mg) - Poudre pour suspension buvable (12 mg/ml).

Indications :
- Dans le traitement de la grippe, il peut être utilisé chez les patients qui présentent les symptômes de la grippe, lorsque l’on sait que le virus circule au sein de la communauté.
- Dans la prévention de la grippe, il peut être utilisé chez les patients ayant été en contact avec une personne grippée. Cette utilisation est généralement déterminée au cas par cas mais peut, dans des situations exceptionnelles, prendre la forme d’un programme saisonnier. Par exemple : vaccination contre la grippe insuffisante et pandémie (épidémie de grippe à l’échelle mondiale).
Attention : Tamiflu ne peut pas remplacer la vaccination contre la grippe et son usage doit être basé sur les recommandations officielles.

Posologie :
- Traitement de la grippe (initié dans les deux jours qui suivent l’apparition des symptômes) : une dose à prendre deux fois par jour pendant cinq jours.
- Prévention de la grippe (initié dans les deux jours qui suivent le contact avec une personne atteinte de la grippe) : une dose à prendre une fois par jour pendant au moins 10 jours, suivant le contact avec une personne infectée.
- Epidémie de grippe : la dose de Tamiflu peut être prise pendant une période maximale de six semaines.
La dose de Tamiflu® est de 75 mg pour un adulte ou un enfant de plus de 40 kg . Pour un enfant de moins de 40 kg, cette dose est adaptée selon son poids à l’aide des gélules à faible dose (30 ou 45 mg) ou de la suspension buvable (si l’enfant ne peut avaler des gélules).

Modalités d’administration :
Voie orale

Précaution d’emploi :
Tamiflu® ne doit pas être utilisé chez les enfants de moins d’un an. Les doses doivent être réduites chez les patients souffrant de problèmes rénaux.

Interactions médicamenteuses :
Tamiflu® ne doit pas être utilisé chez des personnes présentant une hypersensibilité (allergie) à l’oseltamivir.

Effets indésirables :
- maux de tête
- nausées
- vomissements et diarrhée (surtout chez l’enfant)


Principe d’action :
Le principe actif de Tamiflu®, l’oseltamivir, agit de manière spécifique sur le virus de la grippe en inhibant certaines des enzymes présentes sur sa surface, appelées neuraminidases. Lorsque les neuraminidases sont inhibées, la propagation de l’infection est enrayée. L’oseltamivir agit à la fois sur les neuraminidases du virus de la grippe de type A (le plus courant) et sur celles du virus de la grippe de type B.


Grossesse et allaitement :
Il n’existe pas de données suffisamment pertinentes concernant l’utilisation d’oseltamivir chez la femme enceinte. L’oseltamivir ne doit être utilisé au cours de la grossesse que si le bénéfice pour la mère justifie le risque potentiel encouru par le fœtus. 

L’oseltamivir ne doit être utilisé au cours de l’allaitement que si le bénéfice attendu pour la femme justifie le risque potentiel encouru par le nouveau-né allaité.


Les études menées à ce jour :
- Traitement : Les effets de Tamiflu® ont d’abord été testés sur des modèles expérimentaux avant d’être étudiés chez l’homme. Chez celui-ci, Tamiflu® a été comparé avec un placebo (un traitement fictif) dans le cadre d’études évaluant le traitement de la grippe (2 413 adultes et adolescents, 741 patients âgés et 1 033 enfants). L’efficacité a été mesurée à l’aide d’une fiche de notation sur laquelle les patients consignaient leurs symptômes (sensation de fièvre, douleurs musculaires, maux de tête, mal de gorge, toux, sensation de malaise général et écoulement nasal).
- Prévention de la grippe : Tamiflu® a été étudié chez des personnes ayant été exposées à la maladie après qu’un membre de leur famille ait contracté la grippe (962 cas) ou au cours d’une épidémie (1 562 individus âgés de 16 à 55 ans et 548 personnes âgées en maisons de retraite). Les études ont mesuré le nombre de cas de grippe tels que mis en évidence par les examens de laboratoire. Une étude a également porté sur l’utilisation de Tamiflu® dans un cadre familial (277 familles), tant pour le traitement de la personne grippée que pour le traitement ou la prévention de la grippe chez les personnes en contact avec le malade.


Les effets démontrés à ce jour :
- Traitement chez l’adulte : l’utilisation de Tamiflu® a permis de réduire la durée de la maladie à 4,2 jours, contre 5,2 jours chez les patients sous placebo. Chez les enfants âgés de un à six ans, la durée de la maladie a été réduite de 1,5 jour.
- Prévention : Tamiflu® a réduit l’incidence de la grippe chez les personnes en contact avec une personne grippée. Dans l’étude menée au cours d’une épidémie, 1% des personnes sous Tamiflu® ont développé la grippe après contact, contre 5% des personnes sous placebo. Dans les familles comptant une personne grippée, 7% des membres du ménage ont développé la grippe après avoir reçu un traitement préventif par Tamiflu®, contre 20% chez les personnes n’ayant pas reçu de traitement préventif.

Pourquoi Tamiflu® a-t-il été approuvé ?
La grippe saisonnière est généralement prise en charge au moyen de la vaccination. Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) a estimé que les bénéfices de Tamiflu® sont supérieurs à ses risques pour le traitement et la prévention de la grippe, en tant que méthode complémentaire utilisée en cas de pandémie ou lorsque les vaccins contre la grippe ne sont pas efficaces contre le virus de la grippe à l’origine de l’épidémie saisonnière.


Autres informations relatives à Tamiflu :
La Commission européenne a délivré une autorisation de mise sur le marché valide dans toute l’Union européenne pour Tamiflu® à Roche Registration Limited le 20 juin 2002. L’autorisation de mise sur le marché a été renouvelée le 20 juin 2007.

Délivrance :
Le médicament n’est délivré que sur ordonnance.

Dr. Catherine Solano
Source: medisite.fr

La grippe A(H1N1) pourrait toucher 30% des populations

Le virus de la grippe A(H1N1) voyage à une vitesse inédite et jusqu'à 30% des habitants des pays à forte densité de population risquent d'être infectés, déclare Magaret Chan, directrice générale de l'OMS.

Dans une interview publiée par Le Monde dans son édition de dimanche-lundi, le docteur qui dirige l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ajoute que si 60% des décès surviennent chez des personnes qui souffrent d'autres problèmes de santé, 40% concernent des jeunes adultes en bonne santé qui meurent en cinq à sept jours d'une pneumonie virale, une tendance inquiétante.

"Ce virus voyage à une vitesse incroyable, inédite", souligne-t-elle. "En six semaines, il parcourt la même distance que d'autre virus en six mois !".

L'OMS a annoncé vendredi que 209.438 cas de grippe A(H1N1) avaient été détectés à ce jour - un chiffre sous-estimé depuis que les pays ne doivent plus informer l'organisation de cas individuels - et que 2.185 personnes au moins en étaient mortes.

Les Amériques sont les plus touchées, avec 1.876 décès, suivies par l'Asie (139), l'Europe (85) et le Pacifique (64).

Margaret Chan explique que, si le virus se répand rapidement, il ne provoque pas de maladie chez la plupart des gens, ce qui ne cadre pas avec les plans préparés.

Mais cela ne signifie pas que l'OMS en fait trop, dit-elle.

"Dans beaucoup de pays, les services d'urgence et de soins intensifs sont extrêmement sollicités, voire surchargés", explique-t-elle. "Qu'arrivera-t-il si l'infection touche 20% à 30% de la population ? Qu'arrivera-t-il si la maladie devenait plus sévère sans que nous y soyons préparés ?".

La directrice générale de l'OMS exhorte toutefois les gouvernements à consacrer des ressources suffisantes aux autres maladies et espère que la grippe A(H1N1) restera bénigne lorsque la deuxième vague arrivera cet automne.

"Si ce n'est pas le cas, comment les gouvernements qui n'auront pas fait le nécessaire pour se préparer pourront-ils se justifier devant leur opinion publique ?", a-t-elle demandé.

La capacité annuelle de production de vaccins a été portée à 900 millions de doses, un niveau qui reste insuffisant mais qui n'avait jamais été atteint pour les autres pandémies, dit-elle.

L'OMS a reçu des engagements de dons pour financer la livraison de 150 millions de doses aux pays en développement.

Les autorisations de mise sur le marché ne sont pas encore arrivées et il n'est pas question d'accélérer le processus, sauf pour ce qui concerne les procédures administratives, a-t-elle ajouté en minimisant d'éventuels effets secondaires.

Yves Clarisse
Source: fr.news.yahoo.com

Face à la grippe A, l'Europe privilégie vaccins et prévention

Les autorités des pays européens se préparent à une pandémie de grippe A(H1N1) touchant un tiers de la population à l'automne mais ne prévoient pas la fermeture des écoles ou d'autres mesures drastiques. Lire la suite l'article

Elles privilégient pour le moment les mesures de prévention sur l'hygiène et comptent sur les vaccins dès que possible, tout en espérant que la mortalité du virus n'augmentera pas.

Quelque 200.000 doses de vaccin sont arrivées en Grande-Bretagne, d'autres en France, et les pays européens pensent pouvoir l'utiliser au mois d'octobre. Juste à temps, espèrent-ils, pour stopper une pandémie massive.

L'Italie, comme l'Espagne, la France et d'autres, voudrait vacciner 30 à 40% de sa population. "Il faut penser que l'impact indirect suffirait à empêcher le virus de se répandre rapidement dans la population", dit l'épidémiologiste Giovanni Rezza, de l'Institut supérieur de la santé italien.

La France pense pouvoir activer son dispositif de vaccination facultative et gratuite le 28 septembre, a dit jeudi la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, qui a commandé 94 millions de doses de vaccins.

Des messages de prévention sont diffusés à la télévision, à la radio et sur internet du 25 août au 25 septembre.

La rentrée dans l'Education nationale aura bien lieu le 2 septembre. Des classes seront fermées dès que trois cas de symptômes grippaux surviendront dans une même classe en l'espace d'une semaine.

En Slovénie, "tous les professeurs ont eu des instructions et chaque foyer recevra une brochure donnant des consignes d'hygiène", a dit la porte-parole de la ministre de la Santé.

Le gouvernement espagnol donnera la priorité à la vaccination des professionnels de santé et des instituteurs mais a refusé de reporter la rentrée scolaire, comme le demande l'opposition.

TRANSMISSION ACCÉLÉRÉE

La fermeture de nombreuses écoles, comme lors de l'arrivée de la grippe A(H1N1) en Grande-Bretagne au printemps dernier, n'est prévue par aucun gouvernement.

Les experts comprennent cette décision.

Dans une étude publiée fin juillet, des scientifiques britanniques ont prévenu que la fermeture des écoles pourrait retarder le pic de la pandémie mais n'empêcherait pas la propagation de la maladie.

Elle entraverait le fonctionnement de l'économie car les parents resteraient auprès des enfants, ont ajouté ces chercheurs de l'Imperial College de Londres.

Bien que le virus ne fasse que fragiliser les malades dans la plupart des cas, certains développent des complications et de jeunes enfants, des femmes enceintes ou des personnes souffrant d'obésité ou de diabète en sont mortes.

"Reste que cette maladie n'est pas mortelle mais qu'elle peut tuer", rappelle Liam Donaldson, conseiller pour la santé du gouvernement britannique.

La grippe A(H1N1) a tué 1.799 personnes jusqu'a présent, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Dans l'hémisphère sud, en période hivernale, le virus semble se répandre plus rapidement.

"Le nombre d'Européens infectés est assez faible mais il semble inévitable que l'Europe doive se préparer à une transmission automnale et hivernale", prévient Angus Nicoll, spécialiste de la grippe au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé à Stockholm.

"Il en faudra peu pour que (les pays européens) basculent vers une transmission accélérée", ajoute-t-il.

La rentrée scolaire pourrait être le déclencheur.

Avec Service France, Stephen Brown à Rome, Alexandra Zawadil à Vienne, Manca Ulcar à Ljubljana et Judy MacInnes à Madrid, version française Clément Guillou

Reuters Kate Kelland

Grippe A/H1N1: le Mexique s'attend à plus d'un million de cas cet hiver

Plus d'un million de personnes pourraient être contaminées par le virus grippal A/H1N1 cet hiver au Mexique, ont prédit vendredi les autorités sanitaires du pays où est apparu le nouveau virus au printemps. Lire la suite l'article

"Il est très probable -ou il existe la possibilité- que nous ayons un million de cas ou même plus", a déclaré le ministre mexicain de la Santé Jose Angel Cordova lors d'un déplacement dans le sud-est du pays.

M. Cordova a toutefois souligné que l'épidémie, pour le moment, se trouvait dans "une phase très stable" avec de 80 à 100 nouveaux cas diagnostiqués chaque jour au Mexique.

Depuis l'apparition du virus H1N1 fin avril au Mexique, 21.264 personnes ont été contaminées dans ce pays, dont 184 sont décédées, a précisé le ministre.

Dans l'hypothèse d'une propagation massive de la maladie cet hiver, le gouvernement a mis au point un plan national de lutte contre la grippe, prévoyant une fermeture sélective d'écoles dans les secteurs les plus touchés et une mobilisation de tous les médecins. Le Mexique prévoit également d'acquérir 30 millions de doses de vaccin.

Associated Press

Grippe A : le plan de vaccination français

Alors que le nombre de cas de grippe A(H1N1) en France était estimé à 4 500 par l'Institut de veille sanitaire au 25 août, les ministres de l'intérieur, Brice Hortefeux, et de la santé, Roselyne Bachelot, ont précisé la planification logistique de la campagne de vaccination qui sera mise en œuvre à l'automne. Cette vaccination sera proposée gratuitement pendant quatre mois dans des centres créés à cet effet dans chaque département. Le coût sera pris en charge par l'assurance-maladie – qui émettra des bons de vaccination – et par l'Etat.

Dans une circulaire, en date du 21 août, adressée aux préfets des zones de défense et aux préfets de région et de département, les deux ministres détaillent l'organisation d'un dispositif de "réponse sanitaire évolutive exceptionnelle", qui pourra être activé "à compter du 28 septembre". La circulaire-cadre n'aborde pas la question de la hiérarchie des populations auxquelles la vaccination sera offerte en priorité. Ce point sera précisé courant septembre par un arbitrage gouvernemental, après avis du Haut Conseil de la santé publique.

Dans la circulaire, Roselyne Bachelot et Brice Hortefeux indiquent que, dans le cadre de cette campagne de vaccination, "qui n'a pas vocation à se renouveler l'an prochain", le gouvernement a "commandé des doses de vaccins, afin d'être en mesure de proposer, si cela s'avérait nécessaire, à l'ensemble de la population une couverture vaccinale contre le nouveau virus".

DEUX INJECTIONS À TROIS SEMAINES MINIMUM D'INTERVALLE

Pour les deux ministres, "trois contraintes majeures" pèsent sur cette campagne : "La nécessité d'une traçabilité individuelle systématique liée aux exigences de la pharmacovigilance; la nécessité de définir un ordre de vaccination pour des populations prioritaires, compte tenu des délais de livraison; les volumes de données à traiter et les limites des systèmes d'information disponibles."


La traçabilité individuelle va être réalisée par le biais de l'assurance-maladie : chaque assuré ou ayant droit sera individuellement identifié, de même que le lot qui aura servi à sa vaccination. Le schéma retenu est celui de deux injections à trois semaines minimum d'intervalle.

La circulaire demande à chaque préfet de département d'établir, sous la coordination des préfets de zone, "un plan départemental de vaccination", de désigner "un chef de projet", de "constituer une équipe opérationnelle départementale" et de mettre en place "un comité de pilotage", qui associera "l'ensemble des acteurs territoriaux concernés".

Le plan devra comprendre un schéma départemental des centres de vaccination. Ces centres "spécialement créés pour l'occasion" seront au minimum au nombre de trois par département. Ils seront situés "dans des gymnases ou des salles polyvalentes". Un bassin de population donné leur sera rattaché, qui ne devra pas excéder plus de 100 000 habitants. Il comprendra une ou plusieurs "équipes types de vaccination", qui "ne peuvent fonctionner qu'en présence continue d'un médecin ou d'un infirmier." Une équipe "devra être en mesure de vacciner de l'ordre de 15 000 individus sur quatre mois."

Afin de ne pas perturber leur fonctionnement, la circulaire exclut "les établissements de santé du champ des centres de vaccination." En revanche, les professionnels de santé travaillant dans le système hospitalier seront vaccinés dans le cadre d'un dispositif organisé selon le même cahier des charges au sein de leur établissement. Les praticiens libéraux seront vaccinés dans le cadre des centres départementaux. La vaccination "des élèves et de toute la communauté éducative sera assurée par des équipes mobiles dans les établissements scolaires." Il en sera de même "dans les lieux de vie collective ou les lieux fermés" (détenus, étrangers en rétention administrative…).

Les préfets auront également à charge de recenser "les ressources humaines mobilisables au niveau départemental". Ce terme recouvre notamment les professionnels de santé "de plein exercice" (médecins, internes en médecine, infirmières diplômées d'Etat), ceux placés sous la responsabilité d'un professionnel de plein exercice (étudiants en médecine et étudiants infirmiers). Ces deux catégories de personnels sont habilitées à pratiquer l'injection vaccinale.

Si leur recrutement se fait sur la base du volontariat, ils seront placés dans le cadre d'une réquisition, ce qui a entre autres pour effet de couvrir leur responsabilité civile professionnelle.

Enfin, les préfets devront réaliser une estimation de la totalité des coûts afin de déterminer les financements qui "seront rapidement alloués par l'Etat pour assurer le fonctionnement des centres". Ils devront adresser au gouvernement leur rapport sur la mise en œuvre de la circulaire pour le 10 septembre.

Paul Benkimoun

Source: lemonde.fr

Grippe A(H1N1): pas de vaccin avant la mi-octobre aux Etats-Unis

Les premiers vaccins contre la grippe A (H1N1) ne devraient pas être disponibles avant octobre, a annoncé le nouveau directeur du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Lire la suite l'article


"Nous avons littéralement mobilisé plus de 1.000 personnes au sein du CDC qui travaillent sur le H1N1", a déclaré le Dr Thomas Frieden dans une interview accordée aux agences de presse Reuters et AP.

Lundi, les conseillers pour les sciences et technologies de la présidence américaine avaient estimé que le gouvernement fédéral devait accélérer le stockage des vaccins et médicaments contre la grippe A (H1N1), espérant que les premières doses seraient disponibles dès la mi-septembre.

Mais ce calendrier ne cadre pas avec l'état actuel de production du vaccin. "Ce n'est pas possible compte tenu de la technologie dont nous nous disposons aujourd'hui", a souligné le Dr Frieden.

Cinq laboratoires pharmaceutiques travaillent à la production de vaccins pour le marché américain: AstraZeneca via sa filiale MedImmune, CSL, GlaxoSmithKline, Novartis et Sanofi-Aventis.

Des essais sont en cours pour déterminer si une ou deux injections seront nécessaires pour l'immunisation.

D'après le département de la Santé, 45 millions de doses pourraient être disponibles à la mi-octobre, puis 20 millions de doses supplémentaires la semaine suivante.

Mais les responsables de la santé redoutent une "ruée" sur les vaccins. "A mesure que des personnes tomberont malades, gravement malades ou mourront de la grippe, nous assisterons à une demande accrue de vaccin, et c'est un des défis qui nous attend", a dit le Dr Frieden.

Maggie Fox, version française Henri-Pierre André

Reuters

Grippe A - 90.000 Américains menacés de mort

30 à 50% de la population risquent d'être infectés cet automne et cet hiver
La grippe A (H1N1) pourrait contaminer jusqu'à la moitié de la population américaine cet automne et cet hiver et causer jusqu'à 90.000 morts, ont annoncé lundi dans un rapport des conseillers scientifiques du président américain Barack Obama.

Dans son "scénario plausible" de l'évolution de l'impact de la grippe A(H1N1) aux Etats-Unis, l'organe qui conseille le président en matière scientifique, le PCAST (President's Council of Advisors of Science and Technology) anticipe de fortes tensions au niveau de la couverture santé du pays qui aurait à faire face à un déluge de malades. L'épidémie pourrait provoquer l'infection de "30 à 50% de la population américaine cet automne et cet hiver avec de 20 à 40% de la population porteuse des symptômes (60 à 120 millions de personnes), dont plus de la moitié serait à la recherche d'une prise en charge médicale", explique le rapport.

Jusqu'à 1,8 million de personnes pourraient être admises à l'hôpital, dont jusqu'à 300.000 auraient besoin d'un traitement dans une unité de soins intensifs.
"Ces patients très malades pourraient occuper de 50 à 100% des lits d'unités de soins intensifs dans les régions touchées lors du pic de l'épidémie, ce qui engendrerait de fortes tensions dans ces unités qui fonctionnent déjà presque à pleine capacité en temps normal", est-il écrit dans le rapport.
L'épidémie "pourrait provoquer de 30.000 à 90.000 morts aux Etats-Unis, avec une concentration de cas chez les enfants et les jeunes adultes", est-il ajouté. Des chiffres à comparer aux 30.000 ou 40.000 morts liés chaque saison à la grippe classique (qui touche essentiellement les plus de 65 ans).
La résurgence de la grippe A(H1N1) pourrait intervenir en septembre avec la rentrée scolaire et son pic à la mi-octobre.

Or, le vaccin ne devrait pas être disponible avant la mi-octobre et il faudra plusieurs semaines avant que les gens développent une immunité, dit le rapport.
"Ce décalage possible pourrait réduire fortement l'utilité d'une vaccination", indiquent les conseillers de la Maison Blanche.
Selon ce rapport, "il est peu probable que le H1N1 de 2009 ressemble à la pandémie mortelle de 1918-1919", mais "l'actuel virus constitue une grave menace pour la santé publique du pays" et "la gravité de son impact dépendra pour beaucoup du comportement des individus".
Des conseils de prévention sont réitérés : "se laver les mains fréquemment et rester à la maison lorsqu'on est malade se révélera crucial", dit le rapport des conseillers à la Maison Blanche, qui prône également "des campagnes d'éducation intensives" et des règles plus souples dans les entreprises et les écoles pour faciliter l'absentéisme nécessaire en cas de maladie.

"Les lieux de travail devraient assouplir leurs règlements contre l'absentéisme, afin que les employés ne ressentent pas la pression de devoir venir au travail lorsqu'ils sont malades", suggère le rapport de la Maison Blanche.
"Le virus H1N1 peut affecter tous les aspects de notre vie, de notre économie à notre sécurité intérieure en passant par notre éducation", a déclaré la secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano.

Par AFP